Message reçu du Père Jean-Yves le 11 février 2025
Point sur les travaux de construction
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La plate forme prévue pour la construction du pôle mère-enfant. Ce tas de bois de sont les arbres abattus lors du cyclone intense Batsiraï du 5 février 2022.
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On profite de la sécheresse des mois de novembre et décembre 2024 pour commencer l'implantation du pôle mère-enfant. Cette dernière construction de l'hôpital Sainte-Anne aurait dû commencer, il y a plus d'une année; ça n'a pas été possible à cause d'une forte et anormale pluviométrie pendant plusieurs mois. Impossible de creuser les fondations.
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La pluviométrie annuelle dans notre région est habituellement d'environ 1500 mm. Pendant les 6 premiers mois de cette même année, elle a été de 2340 mm. C'est exceptionnel et dit bien que les changements climatiques touchent également Madagascar.
Peu de pluie au cours du second semestre et plus du tout en décembre 2024 et les deux premiers mois de 2025 alors que nous devrions être en pleine saison des pluies.
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On a pu enfin creuser et couler les fondations en béton armé.
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Les fondations sont terminées, on va pouvoir commencer les élévations.
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Si le temps le permet, il faudra une année pour mener à bien le gros œuvre.
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De l'autre côté de l'étang poissonneux, il reste sur le site de l'hôpital, une partie de colline qui nous appartient. Depuis l'origine du projet de l'hôpital, il était prévu de faire un jardin potager. Nous avons commencé il y a un peu plus d'une année et c'est loin d'être terminé. C'est un travail titanesque qui, bien sûr, se fait à la main...
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Une vue d'ensemble de ce que sera le jardin potager avec le projet de 3 terrasses avec chacune, un mur de soutènement.
La première terrasse est terminée et ceinturée.
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Il faut maintenant enlever l'humus sur environ 30 cm pour ensuite le remettre sur la terrasse terminée...
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...avant de dégager la terre rouge non fertile...
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...qui est sûrement le plus gros du travail qui va encore prendre plusieurs mois.
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Une fois terminé, le jardin potager aura une très grande surface.
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On aperçoit la couche de terre noire que l'on retire et au-dessous la terre rouge très dure sans valeur.
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Sur la première terrasse terminée, la "bonne terre" a été remise.
Sur la côte, climat tropical, le jardin avec les légumes que nous connaissons dans nos pays tempérés comme la France, se fait pendant l'hiver austral. Tout pousse, sauf les pommes de terre (qui ne feraient que des feuilles, dit-on). Bien sûr nous vérifierons!
Les légumes que nous utilisons pour la cuisine de l'hôpital viennent des Hauts Plateaux. Ils sont assez chers. Il semblerait que des produits soient maintenant utilisés. C'est nouveau depuis quelques années. Les produits utilisés ? D'où viennent-ils ? Que sont -ils ? Autorisés ou non comme dans nos pays européens ? D'où une motivation encore plus grande pour terminer ce potager sans tarder car il ne rentre sur les 10 ha de l'Hôpital Sainte-Anne aucun produit phytosanitaire.
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Ce jardin potager avec ses futures 3 terrasses sera immense. Il sera long et fastidieux d'utiliser des arrosoirs. Qu'à cela ne tienne! Le projet existant depuis l'origine, nous avons, il y a quelques années construit un puits où l'on peut voir un fil électrique pour une pompe électrique immergée et un système économique d'arrosage automatique que nous ferons venir de France selon nos moyens financiers.
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L'Hôpital Sainte-Anne s'engage dans une nouvelle aventure qui, après mûre réflexion, s'avère nécessaire. On se rappelle que la nourriture de base à Madagascar est le riz que l'on consomme, lorsqu'il y en a, de grosse quantité dont le prix ne cesse d'augmenter.
Depuis le début du fonctionnement de l'Hôpital, il s'avère que nous avons besoin, chaque année de 10 tonnes de riz blanc (décortiqué). L'Hôpital comme vous le savez, a environ 3 ha de rizières que nous cultivons. Pour l'année 2024, nous avons récolté 9 686 kg de riz (non décortiqué) ce qui donne 7 089 kg de riz blanc. De fait, les calculs furent bons puisqu'il nous fallut acheter 3 tonnes complémentaires. Nos rizières peuvent produire ces 10 tonnes nécessaires mais certaines parcelles sont moins fertiles que d'autres d'où l'idée d'y mettre du fumier. On en trouve un peu aux alentours de l'hôpital mais cela a un coût. D'où, tout simplement, d'avoir ses propres vaches...et l'implantation sur le site d'une étable.
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Hésitant à m'engager dans ce nouveau projet, ce sont des employés qui sont avec moi depuis le début du projet de la construction de l'Hôpital qui m'ont convaincu du bénéfice d'une telle et nouvelle entreprise. Pour cela, il fallait une étable que nous avons commencé dès la décision prise pour accueillir 2 vaches laitières et un taureau de race pie rouge de Norvège achetés à Antsirabe, plus résistants sur la côte (c'est en cours) sur les Hautes Terres, région d'élevage. Les zébus, emblème du pays, très nombreux à travers le pays, ne donnent que très peu de lait.
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Il y a, également, un autre avantage et non pas des moindres. Un grand nombre de malades que nous recevons aussi bien en chirurgie qu'en médecine, au-delà du fait qu'ils arrivent souvent bien tard, voire trop tard, sont dénutris. Les malgaches ne boivent que peu de lait. C'est trop cher ! Par contre, ils apprécient et mangent beaucoup de yaourts qui sont relativement chers aussi. Nos amis d'ATM -Aide aux Missions dans le Nord de la France nous soutiennent par l'envoi de lait en poudre. Les contraintes au niveau des douanes, pour le lait en poudre, sont lourdes (présence d'un vétérinaire à l'ouverture du container ici à l'Hôpital, envoi dans un laboratoire de l'état dans la capitale d'échantillon de lait reçu).
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Hésitant à un moment, me voici désormais très motivé pour mener à bien ce projet pour nos chers malades les plus pauvres même si tout le monde bénéficiera de lait frais.
Comme on peut le voir sur cette photo, l'étable est terminée en espérant qu'elle résistera aux cyclones. Il reste à construire un petit ouvrage à 3 murs pour le stockage du fumier et un petit hangar pour stocker la paille de riz pour la litière des vaches.
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Les stalles sont prêtes. Reste à monter les abreuvoirs automatiques et les auges venant de France (un don de nos amis du Nord).
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Les stalles des veaux et au fond, plus la stalle du taureau.
Si des travaux se poursuivent, l'Hôpital aussi bien en chirurgie, maternité, pédiatrie, médecine continue à fonctionner de manière exponentielle. Si, à certaines périodes (l'approche des fêtes), c'est plus calme, à d'autres, j'ai la crainte de ne plus avoir assez de place. Nous accueillons toujours les cas les plus graves comme sur cette photo. Cette pauvre femme, Odile, aune fistule et c'est par celle-ci, qu'elle fait ses besoins.
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Tuberculeuse de surcroît et pratiquement seule dans la vie, c'est l'Hôpital qui l'a prise en charge. Après une première intervention chirurgicale qui a réussie, le chirurgien a décidé de rouvrir de nouveau car la tuberculose a fait des ravages. Bien sûr, il fallut faire plusieurs transfusions.
Le chirurgien l'a également opéré des jambes qu'elle avait repliées. Un cas qui fait vraiment peine. Et pourtant, à la visite du médecin ou du directeur, elle nous offre son beau sourire malgré la souffrance.
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Une tumeur (fibrome). Notre chirurgien en opère fréquemment. Des cas que l'on ne verrait plus en France.
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Un enfant qui nous est arrivé de brousse. Même chose ! Des pauvres gens sans rien. Il est là depuis 2 mois. Si, sur la photo, c'est impressionnant, ça va déjà nettement mieux. Sa jambe a déjà retrouvé beaucoup de matière.
Erica est son nom. Il sera là encore plusieurs mois sûrement.Par contre, le pansement quotidien est un moment difficile.
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Une césarienne est en cours. Il y en a beaucoup à Madagascar chez les femmes qui sont petites au bassin trop étroit.
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Ici la maman n'est pas arrivée trop tard et l'enfant est vivant, ce qui n'est pas toujours le cas lorsque les femmes sont amenées de brousse parfois lointaine dans des conditions de transports difficiles.
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Un autre cas difficile venant d'une brousse lointaine. Cet enfant, en fait 2 frères, ont été opérés d'une grosse rate qui mettaient leur vie en danger. Ce type de cas est très fréquent; moins chez les enfants de cet âge (10 et 12 ans). L'origine: paludisme chronique, bilharziose.
Ils sont bien repartis en bonne santé chez eux après avoir passé un certain temps chez nous. Avec néanmoins le gros problème que ce type de cas qui nous arrive très tard ou trop tard fait que souvent le foie est lésé et limite la durée de vie.
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Cette grosse rate est impressionnante chez ce jeune enfant.
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Même chose ici, des atteintes osseuses qui ont "traînées". Intervention chirurgicale et plâtre. Encore un patient qui est reparti chez lui après une longue période à l'Hôpital. Notre chirurgien a utilisé ici les "moyens du bord" avec des bois pour confectionner exactement ce qu'il souhaitait pour une fixation parfaitement fixe.
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Pauvre petit accidenté de la route. Il se trouvait avec sa maman dans un camion qui a basculé. Long séjour avec nous qui s'est bien terminé.
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Un autre cas grave! Sylviane est son nom. Elle a été trouvée dans un village non loin de l'hôpital par un touriste qui nous l'a amenée. Son bras, ici, est quasiment guéri. Une histoire malheureuse. Sylviane fait des crises d'épilepsie. Son mari était absent du village. Sylviane a fait une crise et est tombée dans le feu. Lorsqu'on l'a amené, son bras n'avait pratiquement plus de substance avec des os à vif qui ont été atteints. Bien sûr, ici, impossible de faire des greffes de peau. Soins quotidiens et temps ont permis que Sylviane reparte avec néanmoins ce handicap de la rigueur de son bras. Les radiographies montraient bien les ravages du feu sur les os. Gentille malade, elle aussi souriante et courageuse !
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Un kyste ovarien ... de 13 kg chez une dame d'un certain âge venant de brousse et qui le "portait" depuis 5 ans. Cette dame est repartie... heureuse et soulagée. Les 2 images... que l'on a pas faites, avant et après, étaient impressionnantes.
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Un petit enfant sévèrement brûlé de brousse également.
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Avec un long séjour chez nous et des pansements. Il souffre et pleure. Ce sont des moments parfois très durs même pour les soignants. Il repartira, bien sûr, guéri.
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Des malades alités qui ne peuvent pas encore profiter de la varangue et des bancs à l'extérieur.
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Comme d'autres...Sur la côte à Madagascar, il fait chaud. Alors dès qu'on peut sortir...
Fin du reportage.